Le Roi de Carreau a toujours cherché à paraître à la fois supérieurement intelligent, malin et riche - et ça marche. Sûrement l'un des esprits les plus sains, ce monarque est bien méritant de sa couronne. Avisé, tenace, et patient, il possède grande force psychique et une maîtrise de soi hors pair, grâce à laquelle il affronte victorieusement tous les obstacles et franchit toutes les difficultés de l'existence. C'est un être solide et d'une honnêteté scrupuleuse. Derrière la carapace, quelques pêchés se dessinent, mais jamais bien sombres... Viveur et noceur, il boit un verre pour la soif et dix pour le plaisir de se saouler. Il mène son existence nocturne comme une partie de poker. En dehors de ses vices, le monarque est un battant, un gagneur, qui s'exprime avec facilité, et dont le charisme fait merveille dans les affaires d'envergure et de longue haleine. C'est un homme loyal et dru qui s'impose avec une sorte de majesté naturelle.

C'est la grande garce des Royaumes, une traînée sans foi ni loi, une stryge dont la lubricité glacée attire et épouvante à la fois. C'est une chasseresse diabolique, dépourvue de tendresse. Incapable d'amour vrai, elle salit, déchire, torture son malheureux Roi, jusqu'à ce qu'il succombe. Une fois à sa merci, elle s'en désintéresse, le dédaignant et le trompant outrageusement avec le premier venu. Mais sa jouissance suprême, c'est d'avilir son mari, de le pousser à des actes dégradants, à des perversions inouïes – et le faire passer pour le bouffon de la cours dans l'intimité. Après quoi, elle le récompense en le dépouillant. Menteuse, perverse, infidèle, c'est la pire des compagnes que l'on puisse souhaiter à un homme s'il n'est pas capable de dominer cette sorcière. De tendance suicidaire, elle est sujette à la neurasthénie, au cafard. Grande manipulatrice, face au public, elle arbore constamment de bonnes manières...

Cette créature émotive et quasi-muette n'est jamais satisfaite de son sort. Chez elle, tout est prétexte à plaintes, à jérémiades et reproches larmoyants. Incarnation de la Vierge aux Sept Douleurs, elle exhale sa rancœur devant l'univers entier qu'elle rend responsable de toutes les injustices dont elle s'estime l'innocente victime. Habituée à vivre dans ce huit-clos, le Valet tourne en rond dans le Royaume qu'elle fait briller. D'une grande timidité dans ses rapports, elle s'ouvre comme une fleur pour l'As qu'elle considère comme sa seule amie – à sens unique, malheureusement... Tout en elle respire l'ordre et la mesure. Prévoyante, d'une propreté méticuleuse, cette fée diligente et obéissante, soumise à ses maîtres, est une travailleuse hors pair.

Cette As est la seule des Quatre Royaumes à ne pas aborder le statut de dirigeante de l'armée, ayant troqué son devoir pour être chevalière. Garçon manqué, c'est une arme à double tranchant. Elle est horriblement sadique et rancunière et pourrait poursuivre quelqu'un jusqu'au bout du monde rien que pour se venger. Elle est susceptible, mais n'accepte aucun compliment non plus. Elle a l'impression qu'on lui ment... Et elle déteste ça. Pour couronner le tout, elle est très orgueilleuse. Une belle mosaïque, qui fait d'elle une Némésis impitoyable pour son Royaume.